L’Union des producteurs agricoles

L’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), connue autrefois sous le nom de l’Union catholique des cultivateurs, est une organisation syndicale professionnelle dont la mission est de promouvoir, défendre et développer les intérêts professionnels, économiques, sociaux et moraux des producteurs agricoles et forestiers du Québec. De plus, l’UPA vise à contribuer à l’amélioration des conditions de vie sur le plan social, économique et culturel du milieu rural. Finalement, l’UPA agit également de concert avec les autres mouvements agricoles et forestiers du Canada pour représenter ses membres dans les discussions sur le commerce international comme ceux de l’Organisation mondiale du commerce.

upa

Au Québec, les premiers mouvements d’agriculteurs commencent en 1789 lors de la création de sociétés d’agriculture inspirées d’un modèle britannique qui regroupent surtout des notables intéressés par les questions d’agriculture. Dans les années 1860 apparaissent les premiers cercles agricoles réunissant tous les agriculteurs en fonction de leur appartenance paroissiale.

En 1875, ces cercles agricoles sont suffisamment nombreux pour que soit tenté un regroupement à l’échelle provinciale: l’Union agricole nationale est alors constituée. Cependant, l’Église catholique romaine, qui renforce son prestige au Québec à partir du milieu du xixe siècle (voir Histoire du Québec et Religion au Canada), récupère le mouvement sous le nom de «cercles Saint-Isidore». L’État, par la suite, en prend progressivement le contrôle à force de subventions en échange desquelles il exige des engagements toujours plus stricts.

À la fin de ce siècle, la migration vers les villes amène les cultivateurs à vendre une part de plus en plus importante de leur production sur les marchés. Ils doivent se regrouper de façon plus indépendante pour trouver des moyens pour augmenter, sécuriser et stabiliser leurs revenus. Des coopératives agricoles commencent à voir le jour pour la commercialisation de leurs produits en 1908 après l’adoption d’une loi qui encadre leur création. À la suite de la Première Guerre mondiale, la surproduction amène la chute des prix, l’endettement des cultivateurs et l’exode vers les villes ce qui mène, en 1922, au regroupement de plusieurs des 350 coops sous la Coopérative fédérée de Québec.

En 2 octobre 1924, l’Union catholique des cultivateurs (UCC) est créé comme association professionnelle pour: améliorer la situation générale de l’agriculture, voir à l’enseignement agricole, rendre le crédit agricole disponible, rendre la production et le commerce des produits de la ferme plus rentable, faire des représentations à propos des taxes et de la colonisation du territoire. Le mensuel Terre de chez nous est lancé en 1929 pour informer les membres et servir d’organe de diffusion des idées du mouvement dont les premiers chevaux de bataille sont alors l’électrification des campagnes et l’obtention de crédit pour les agriculteurs car le monde rural est très défavorisé dans ces domaines.

Contestation

Un regroupement de producteurs agricoles et de citoyens ont fondé une association rivale, l’Union paysanne du Québec, le 13 novembre 20015,6. Dans la foulée des revendications contre les organismes génétiquement modifiés (OGM), contre la mondialisation et pour l’agriculture biologique, cette nouvelle association conteste les orientions traditionnelles de l’UPA7 et veut promouvoir une vision plus altermondialiste8. Elle demande également que les petites exploitations agricoles diversifiées aient aussi droit à l’aide financière de l’état7. Cette nouvelle organisation, qui comptait en 2007 465 membres dont 165 agriculteurs9, n’a cependant pas réussi à faire adhérer un nombre important de producteurs agricoles dans ses rangs7. Elle reste donc très fortement minoritaire par rapport à l’UPA (similitude avec la Confédération paysanne en France).

Il faut cependant noter que les producteurs sont contraints par la loi d’adhérer à un syndicat accrédité de leur secteur de production, y compris les membres de l’Union paysanne, et que c’est le syndicat qui obtient la majorité des membres qui représente les producteurs (formule Rand)10. Le gouvernement ne force donc pas les producteurs à joindre l’UPA mais à joindre un syndicat unique. Il en résulte qu’en 2013, c’est l’UPA qui est le syndicat des producteurs agricoles. Depuis 2010, un second groupe de producteurs agricole, le Conseil des entrepreneurs agricoles du Québec, a été créé en vue de contester le monopole de l’UPA11.

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Marcel Groleau, Président de l’UPA

Pour visiter le site de l’UPA, cliquez ici.